L’éco-construction est-elle adoptée par le marché de l’immobilier?

Bien souvent, on assimile le développement durable à l’écologie, c’est-à-dire au respect de l’environnement et la promotion des énergies renouvelables. Le secteur financier commence à en tenir compte, mais en est-il de même pour l’immobilier ?

Le baromètre du compte-rendu sur l’éco-performance des bâtiments, réalisé par Novethic nous permettra de mesurer cette implication du secteur de l’immobilier dans l’éco-construction. De manière globale, on a appris que peu d’acteurs ont fait de l’éco-performance une priorité. Certes, quelques uns avancent dans ce sens pour se conformer aux nouvelles réglementations par rapport au respect de l’environnement mais il faut tout de même reconnaître que seule une minorité de professionnels de l’immobilier accorde quelque peu d’intérêt au sujet.

Les réglementations et les labels incitent les promoteurs

8 promoteurs ont fait l’objet d’une évaluation, pour dresser ce baromètre. Le premier constat a porté sur l’efficacité des labels à faire évoluer la transparence concernant les immeubles neufs. Sur ces 8 acteurs, 7 sont déjà en phase préparatoire pour la Réglementation thermique 2012 ou RT 2012, preuve de leur engagement pour la production de bâtiments à faible consommation d’énergie. On assiste également à une plus grande généralisation des engagements par rapport au label BBC – EFFinergie, relatif aux immeubles neufs qui n’ont besoin que de très peu d’énergie pour fonctionner, afin d’atteindre les objectifs de réduction au quart de l’émission de GES ou Gaz à Effets de Serre en 2050. Ce BBC sera d’ailleurs requis par le Plan Bâtiment Grenelle en 2020, tout comme le label BEPOS, le label sur l’énergie positive.

Toutes ces obligations incitent de plus en plus de promoteurs à afficher une transparence par rapport aux bâtiments qu’ils érigent. Et pourtant, de manière globale, leur compte-rendu n’est pas aussi précis que l’on voudrait. À titre d’exemple, aucun de ces promoteurs n’a évoqué la performance moyenne des bâtiments qu’ils réalisent. La quantité d’énergie nécessaire pour alimenter les chantiers n’est d’ailleurs même pas évoquée.

L’engagement des sociétés dans l’éco-construction

Novethic a par ailleurs réalisé une étude sur 22 sociétés en gestion de patrimoine immobilier, pour mesurer leur niveau d’engagement dans l’éco-construction. Le résultat est très divisé, étant donné que 2/3 de ces sociétés n’étaient même pas en connaissance de l’éco-performance du patrimoine en leur possession. Seule une petite partie de ces sociétés mesurent la consommation énergétique de leur patrimoine, d’ailleurs peu d’entre elles ont déclaré vouloir réduire cette consommation d’énergie et établir la certification partielle de leur patrimoine.

Ce qui veut dire que le marché de l’immobilier commence à peine à s’ouvrir sur les perspectives écologiques des bâtiments, alors qu’il ne s’intéressait auparavant qu’au profit financier. Ce n’est donc pas encore demain que nous verrons les professionnels de l’immobilier adopter le badigeon à la chaux qui a la faculté de réguler l’hygrométrie de par son caractère microporeux ou encore l’isolation cellulose pour une économie accrue d’énergie. Ce qui semble les motiver pour avancer dans cette direction repose plutôt sur le souci de ne pas voir leur patrimoine devenir obsolète, dans le cas où les choses évolueraient dans le sens de la priorité à l’éco-construction. Novethic a d’ailleurs remarqué ces derniers temps une hausse de l’intérêt des investisseurs professionnels pour ces bâtiments écologiques.

Les deux études Novethic à télécharger

1. Baromètre 2014 du reporting sur L’éco-performance des Bâtiments
2. Les fonds immobiliers face aux enjeux énergétiques

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